Lundi 16 août 2010 – Billet 2000 » Bernard Maingot
Les Photos de la semaine sont ICI
Citation : « Les hommes ont une façon de ne rien dire qui en dit parfois plus long que s’ils parlaient. »
[Pierre Daninos] dans "Vacances à tout prix"
SAINT-JEAN-D’ANGÉLY
Semaine 32/2010
"tout et rien et le contraire aussi"
En réalité, la rubrique "Photo de la semaine" est devenue "Photos de la semaine". Sans doute un prétexte pour discuter plus longuement sur des sujets variés. Ils ne sont pas toujours d'une garnde importance, mais la vie n'est pas faite que de grands moments.
Le chicon pomme en terre est ma salade préférée. Pourquoi, me direz-vous et d’abord qu’est-ce que c’est que le chicon pomme en terre ?
C’est une laitue romaine. Ce petit chicon à feuilles charnues est une variété pouvant être mise en culture durant l’été, car elle résiste bien à la sécheresse. Quand vous la nettoyez, il n’y a quasiment pas de perte dans les feuilles, ce qui améliore le rendement. Ajoutez à ceci sa principale qualité qui est d’être croquante (comme la batavia) et c’est pourquoi je la préfère à la laitue que je trouve quelconque. Inutile de vous dire que je garde les graines d’une année sur l’autre car ça ne se trouve pas dans le commerce. Bref, c’est une salade de gourmet. Et comme j’aime les variétés anciennes et ce qui est bon, je fais du chicon pomme en terre et j’en mange à chaque repas. C’est autre chose que ce qu’on trouve dans les bacs des MGS (magasins grandes surfaces) qui écoulent des salades gorgées d’eau dont les feuilles flétrissent très vite, même dans le bas de votre réfrigérateur.
Voici ce que dit du chicon pomme en terre Vilmorin-Andrieux, marchands-grainiers au 4 quai de la Mégisserie à Paris, dans son catalogue de 1883 :
311 - ROMAINE POMME EN TERRE
Synonyme : Chicon pomme en terre.
Jeune plant court et compacte, d'un vert franc, uni, assez foncé ; feuilles raides, courtes, ovales, légèrement en cuiller, dressées et marquées d'une nervure médiane blanche très apparente.
Plante très trapue, d'un vert foncé, luisant. Pomme courte, très serrée, dure, commençant si bas, qu'elle paraît en partie enfoncée en terre ; feuilles extérieures très raides, un peu pointues, presque toujours pliées en deux et recourbées vers l'extérieur, légèrement cloquées, à côtes fortes, raides et très développées en proportion de la dimension des feuilles. Graine noire.
Cette variété est très croquante et présente un léger arrière-goût d'amertume, qui n'est pas désagréable; elle passe assez bien l'hiver, pourvu qu'elle soit un peu protégée. Comme la pomme en est très serrée, elle donne, malgré sa petite taille, un produit assez considérable.
Il y a aussi la laitue romaine « Little Gem » qui est excellente et je suis d’accord avec ce qu’en dit Kokopelli www.kokopelli-be.com sur Internet :
« C'est une laitue miniature, à mi-chemin entre la romaine et la pommée, à la saveur excellente.
Cœur de couleur jaune-crème très ferme. 10 cm de diamètre et 15 cm de hauteur.
Une laitue pour les gourmets.
Croissance : 45 jours.
C'est une variété très proche de la laitue "Sucrine" ».
Et si vous ne connaissez pas la tomate de Saint-Jean-d’Angély, vous pouvez la goûter ICI
Le 10 août – enfin ! – le cana a fleuri. Que de retard cette année… Le froid et la pluie du printemps ont stressé les plantes. Puis ce fut la grande sécheresse (il n’a pas plu correctement depuis un mois et demi). Résultat : un mois de retard, voire plus dans la récolte. En 2009 des tomates étaient mûres et bonnes à manger début juillet. En 2010 on ne pouvait en manger que vers le 8 août. A noter que les moissons ont débuté vers le 26 juin, ce qui anticipe les dates habituelles de deux semaines au moins.
Ils ont eu trois mois le 7 août, mais déjà l’instinct de la chasse est bien développé chez eux. Le mâle (Tarzan, en foncé) revient le matin du jardin et rapporte pour les montrer à Jane (le femelle en plus clair) quatre à cinq souris par semaine (ce qui n’est pas spécialement agréable dans la maison lorsque la proie est encore vivante) alors qu’il veut encore téter sa mère. Dimanche il a compris qu’il fallait arrêter avec les souris : il a donc ramené un lézard (incomplet évidemment, car il manquait la queue, comme toujours dans ces cas-là quand un lézard veut se promener dans la gueule d’un chat). Sur la photo, on remarque que ces deux lascars guettent si "le petit oiseau" va réellement sortir de l’appareil photo, auquel cas l’objectif rique de ramasser un coup de pattes griffue bien appliqué. Pour un chat, les oiseaux c’est comme les souris : tout ce qui bouge est mort. Et le chat ne fait pas de différence entre une mésange et un moineau.
Une fleur qui pousse à travers le thym et dont je ne vous dirai pas le nom : je l’appelle carotte, allez donc savoir pourquoi… Peut-être à cause de son feuillage.
L’hortensia est en fleur depuis déjà plusieurs semaines. Avec la canicule, la sécheresse et les changements de température entre la nuit et le jour, il faut veiller à ce que la plante ait suffisamment d’humidité, l’eau s’évaporant trop vite. La chance, c’est que les hortensias sont à l’ombre toute la journée, sans même prendre directement les rayons du soleil en matinée. Dans quelques jours les pétales vont virer au rouille-brun…
Idem pour les marguerites qui commencent à souffrir sérieusement du grand soleil. Mais considérons cependant que la floraison est là depuis plusieurs semaines et qu’il y a une fin à tout…
Jeudi 13 août, j’ai réussi à capter le passage de la calèche place du Pilori à Saint-Jean-d’Angély, alors que je n’étais pas prêt à la photographier. Ni la tête d’Isabelle (c’est la jument qui arrivait relativement vite), ni la queue… du chariot n’ont été coupés. Mais il s’en est fallu de peu quand il faut photographier plus vite que son ombre. Une anecdote authentiquement fausse : Lucky Luke, qui tirait plus vite que "son ombre", est passé du "Colt" (l’arme à feu) au "Canon" (l’arme photo) après avoir rencontré les Frères "Lumière"…
Samedi 14 août, un tour au camping tenu par Christine et Samuel Carré depuis janvier 2006. J’immortalise Monique et Michel Tessier qui sont sur le départ et plient l’auvent de la caravane. Ils sont de Hérouville (à côté de Caen), arrivés au camping le 27 juin et viennent ici depuis 27 ans. « Pour le calme et le bon accueil du camping », disent-ils en chœur. Michel est un pêcheur invétéré. « Mais Saint-Jean perdra des pêcheurs, ajoute-t-il. L’an dernier, "ils" ont laissé se reproduire des poissons-chat alors qu’il y avait possibilité d’en détruire des milliers. Je suis désolé de ça et très déçu. Les brochets qu’on voyait autrefois sont pratiquement introuvables. Le canal Saint-Eutrope est sale-dégueulasse. Oui, ils perdront des gens… ». Plus loin, M. Nicol regarde la télé. Il est de Fougères (Ile-et-Vilaine) et vient depuis 18 ans. À côté, quatre campeurs jouent aux cartes. « Nous venons là depuis 20 ans. Mais nous avons déjà tout dit chaque année à la presse sur le sujet ». OK OK, c’est bon, je continue plus avant… Avant les Tessier justement, où Mme Robin se trouve en caravane : « Avant, j’allais à Saint-Nazaire-sur-Charente. Ceci pendant 35 ans… Mais cela a été vendu. Alors je viens maintenant ici où l’accueil est sympathique et où c’est calme et tranquille ». Manifestement, c’est l’unanimité chez les résidents du camping en ce qui concerne le plaisir d’y venir. Je n’ai pas entendu de critiques et c’est un fait rare qui mérite d’être souligné. Alors je souligne le fait. C'est fait.
Samedi 14 août, je rencontre le peintre Brochard (un féru d’Errol Garner) qui sera l’invité d’honneur au concours « Peintres des villes, peintres des champs », les 28 et 29 août, et qui expose ses tableaux à l’office de tourisme. Devant sa forêt d’arbres « inspiration boisée, version épurée », comme le titrait un journaliste dans un article, je me mets à penser à « Indiana Jones », comme une sorte d’aventurier de la peinture, à la recherche de nouveaux aplats, excité par de nouvelles abstractions. A noter que, dans le tableau de gauche, les branches des arbres sont coupées. Dans le tableau de droite, tous les troncs d’arbres se touchent pour une forêt version verticalisée à la Brochard. Les peintres traversent des époques. Ainsi, après quatre années (2004-2008) de « Bien au large du phare de Cordouan » dans sa période « étendues maritimes aux lignes horizontales », Brochard est entré dans une période « verticalement boisée » où il épure pour ne garder que les troncs. Il étudie les « foncés » avec intensité et pourtant il n’emploie pas le tube de noir… « Ce n’est pas une couleur émotive », dit l’artiste.
Nous étions en train de parler du concours « Peintres des villes, peintres des champs » avec Brochard, Michel et Ninette Mazouin, quand soudain Agnès Brion, accompagnée de Jean-Marie Bréhier – qui dirige la Comédie de l’Éperon – est entrée. Agnès, qui a créé la Cie 3C à Surgères, était en animation sur le marché de Saint-Jean-d’Angély, dans « Chouchou Balatte promène sa patate » : irresponsable telle la fleur bleue, ce clown cumule petites et grandes catastrophes sans douter un seul instant du bien-fondé de ses actes….
Au cas où nous ne l’aurions pas vue, Agnès attire discrètement notre attention à grand renfort de gestes et de clowneries. C’est là que le clown rit.
A propos de riz, je trouve que la rue des Jacobins comporte autant de friches (maintenant commerciales) qu’avant d’être construite. En exemple ce commerce qui est en travaux depuis… longtemps et dont la déco des vitrines est très tendance pub. Je dirai même que c’est tendance dégueu…
En exemple aussi cette façade.
Cette entrée, magnifiquement délabrée, mériterait d'être restaurée.
Le samedi matin, la rue de l’Hôtel-de-Ville est bondée de personnes. Elles vont au marché ou en reviennent. Un marché où j’ai trouvé des brugnons excellents, moins chers au kilo que dans une certaine grande surface. Ils étaient à 1,90 euro le kilo. Et Xarty ne m’a pas remboursé la différence.
Dans la rue, certains arrivent…
…et d’autres repartent.
Non, on ne dresse pas un PV de mauvais stationnement à la chèvre. Je crois qu’il s’agit là d’acquitter le droit de place à la Ville. Pour le passant, il s’agit d’acquitter le droit « d’acheter des bonbons pour les animaux du cirque ». Admettons que ce soit vrai et que les animaux du cirque en profiteront, mais je n’ai pas envie d’aller vérifier si ces dires correspondent à la réalité.
Au Lions’Club, Jill Jafferji a pour projet d’habiller les vitrines commerciales du centre-ville qui sont en friche. À Saint-Jean-d’Angély, ce projet va lui demander beaucoup de travail, d’énergie et… de fonds pour financer les posters géants habillant les vitrines.
Outre la quincaillerie Bussy qui enlaidit passablement l’entrée de la ville à l’Est, je lui suggère en priorité d’habiller l’immeuble (Baxas immobilier) qui fait l’angle de la rue Grosse-Horloge et de la rue des Bancs, avec son beau panneau sens interdit et toutes ses pub à l’esthétique déplorable. Donc, si j’étais « les pouvoirs publics compétents », j’essaierai de faire adopter dans le Plan local d’urbanisme et la ZPPAUP (zone de protection du patrimoine arcitectural urbain et paysager) des modalités pour que le patrimoine ne soit pas agressé par la pub moderne. Et qu’on ne voit rien de moderne sur une maison à colombages vieille de plusieurs siècles. A Pérouges (dans l’Ain) le village a été remis dans les conditions du Moyen Âge. C’est maintenant une cité médiévale qui a son site Internet (bien sûr les titres sont en lettre gothiques).
Je peux assurer pour y être allé que les touristes sont nombreux à venir visiter la cité, se restaurer et pratiquer des achats. Et les peintres sont venus (Utrillo, et d’autres). Et les cinéastes sont venus tourner des films (notamment des longs métrages comme Les Trois mousquetaires, Mandrin…). Même Bill Clinton et Hilary sont venus. Il y a une fête médiévale et des animations. Les ostelleries, les tavernes, les magasins sont accueillants. Bref, l’ensemble séduit le touriste par une esthétique voulue et étudiée.
La place du tilleul à Pérouges (Ain). Imaginez que vous avez pris le cliché en étant place du Pilori à Saint-Jean-d'Angély. En face, ce serait la rue Grosse-Horloge et à droite la rue des Bancs. On a supprimé les panneaux publicitaires, les lignes électriques et les panneaux de signalisation et c'est du plus bel effet.
L’ostellerie du vieux Pérouges.
Chouette d’ostellerie !
Le site de Pérouges www.perouges.org/