Mardi 23 novembre 2010 – Billet 2248 » Texte et Photos Bernard Maingot
SAINT-JEAN-D’ANGÉLY
Que sera le quartier Voyer ?
URBANISME – Lundi 22 novembre, la municipalité a présenté en réunion publique le projet pré-opérationnel d’aménagement du quartier Voyer. Objectif : rendre celui-ci attractif et l'ouvrir sur la ville.
» Bernard Maingot
Le projet d'aménagement du quartier Voyer a fait déplacer les Angériens. PHOTO BERNARD MAINGOT
La tribune montée pour le spectacle de danse du mercredi organisé par l’A4 à la salle Aliénor-d’Aquitaine était remplie d’Angériens, lundi soir, venus découvrir le projet d’aménagement du quartier Voyer présentée par la municipalité. L’étude a été présentée par trois intervenants : Christophe Libault, architecte-urbaniste à Mérignac, Valéry Brandela, architecte paysager-urbaniste à Bordeaux, et Robert Le Moigne, directeur de Cercia, société d’études en urbanisme commercial à Rennes. Etaient également présents et sont intervenus Aurélie Fanzy responsable du pôle aménagement et du pôle économique à la mairie, Jacques Castagnet, adjoint à l’urbanisme, en présence du conseiller général Jean-Yves martin.
De gauche à droite : Robert Le Moigne, Valery Brandela, Christophe Libault, Aurélie Fanzy, Paul-Henri Denieuil, Jacques Castagnet. « Le projet d'aménagement du quartier Voyer doit donner confiance aux investisseurs » a déclaré Paul-Henri Denieuil.
« C’est un projet pour les 20/30 ans à venir, a entamé le maire, Paul-Henri Denieuil. Il n’est pas question de créer une nouvelle polarité commerciale au quartier Voyer, mais il nous faut être ambitieux pour attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux habitants, créer une synergie active en ouvrant le quartier sur le ville, ce qui rejaillira sur le commerce en centre-ville, réduire la place de la voiture en donnant la part belle aux piétons, mutualiser le parking du champ de foire pour le centre-ville et le quartier Voyer ». Une introduction qui résumera tout le projet.
La zone concernée par le projet d'aménagement. PHOTO BERNARD MAINGOT
Des jardins en terrasse
Christophe Libault et Robert Le Moigne ont ensuite présenté un état des lieux et le enjeux sur Saint-Jean-d’Angély, sa situation géographique au centre d’un territoire avec une zone de chalandise de 50 000 habitants. « Il importe que la ville garde son empreinte sur ces habitants, dont 40 000 viennent en voiture ». Les dynamiques commerciales (l’Aumônerie, zone « un peu coincée », la Sacristinerie, la Grenoblerie « pôle leader qui se renforce ») ont été évoquées, de même que le commerce en centre-ville, le contournement sud-ouest de la ville, la démographie, le bassin d’emploi, la part importante d’inactifs, le chômage, le pouvoir d’achat assez limité, la forte concurrence des autres villes proches, le nombre de logements vacants et le prix des locations.
La situation de la caserne Voyer « un bouchon à faire sauter pour un meilleur accès à la ville », a été développée en détail, rappelant que les bâtiments en U étaient « intouchables », avec une pente où l’eau descend jusqu’à la Boutonne, une situation à exploiter avec des zones de verdure et des séquences végétales à créer en espalier. « Il faut exploiter la pente pour des jardins étagés en terrasse ».
Les murs de la caserne abattus
Dans la projection diapositives qui a suivi, les Angériens ont découvert diverses possibilités d’aménagement : centre de congrès, salle de spectacles, maison des services publics, hôtel de 40/50 chambres, un ou deux restaurants, maison des seniors, maison des associations… « Et pourquoi pas un mur d’escalade, un bowling, une discothèque… équipements qui manquent aux loisirs et qui se trouvent dans d’autres villes », a ajouté l’architecte.
Une des hypothèses du projet semblant retenir l’attention prévoit l’abattement de murs d’entourage de la caserne. Les bâtiments en U accueilleraient un pôle économique, tertiaire et des logements. Le quartier donnant sur les allées d’Aussy verra un programme de logements et d’équipements publics. Le quartier situé à l’angle du champ de foire et de l’avenue du général-Leclerc verra un programme d’équipements publics.
« Pas pour faire rêver »
En fin de séance, les présents ont posé des questions évoquant l’aménagement du champ de foire, le manque d’un centre de rééducation type « Grands feux » à Niort, l’utilisation de l’eau chaude du forage existant pour le chauffage de logements, le financement du projet, le pouvoir d’achat des habitants, la venue des actifs…
« Il faut redonner une richesse à la ville et retrouver la place qu’elle aurait toujours dû avoir. Si dans trois ans nous avons une prison, des entreprises qui installent leur activité sur le territoire, le TGV en 2016, le contournement et le désenclavement de la ville en 2016, des perspectives s’ouvrent sur des crèches, les écoles, l’hôpital… avec des familles et des enfants qui s’installeront. Il nous faut créer une dynamique pour les accueillir, donner confiance aux investisseurs. Ce diagnostic n’est pas fait pour faire rêver : il évoque un certain nombre d’hypothèses pour des propositions », a conclu Paul-Henri Denieuil.
Un résumé des questions-réponses