Jeudi 24 juin 2010 – Billet 1894 » Photos ©Bernard Maingot
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SAINT-JEAN-D’ANGÉLY
Un enrobé qui… se dérobe
Une deuxième ceinture de barrières a été posée depuis cette photo pour éloigner les curieux et empêcher les accidents.
Voici une semaine, alors que le revêtement du parking du champ-de-foire de Saint-Jean-d’Angély était terminé depuis environ un mois et que les usagers avaient la libre disposition pour stationner leur véhicule sur ledit parking, le sol s’est affaissé d’une quarantaine de centimètres sur une surface de plusieurs mètres carrés (qui en réalité faisait un rond, mais on ne va pas rebaptiser les unités de surface, après toutes les difficultés pour aboutir à la définition du mètre…).
Pourtant, les véhicules lourds, tels des ensembles routiers ou semi-remorques de 40 tonnes (soit 20 charrettes de 2 000 livres en 1812), circulent sur ce parking sans avoir jamais créé un tel affaissement.
Heureusement, ce soir-là, il n’y avait aucun véhicule stationné à cet emplacement, situé au centre du parking. Un mystère pour Jacques Castagnet, l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme, qui le lendemain a fait creuser le sol jusqu’à cinq mètres de profondeur pour trouver la cause de l’effondrement. Mais, foin de pelleteuse, rien n'a satisfait l'oeil des experts qui guettaient fébrilement l'explication comme on cherche un trésor.
Déjà les mauvaise langues aux parlotes aussi chaudes que l'eau du même nom annonçaient qu'on allait trouver un conduit souterrain creusé par les Romains pour véhiculer cette eau leur échauffant l'esprit, qui prédisait forcément l’existence de thermes à cet endroit. Et de justifier leurs arguments par le fait que le forage effectué depuis ne l'a pas été n'importe où puisqu'il se trouve en alignement, à moins de 200 mètres… "Mais bon sang, mais c'est bien sûr", aurait dit l'inspecteur Bourrel enfiévré par la chaleur de l'eau ferrugineuse sortant de ce forage.
Ce parking devait être autrefois en dehors de la ville, des remparts devant exister dans la longueur de l’avenue du Général-Leclerc, du côté rue du Palais. Un fossé descendait bien plus bas, parallèle aux allées d’Aussy, autour de l’emplacement actuel du parking qui devait être un terrain laissé à l’abandon.
Jacques Castagnet a dit aussi qu’un cimetière existait jadis à cet emplacement. Et que le terrain avait été remblayé à la Révolution (qu’avait-on remblayé ? Y avait-il des carrières ?)
Le contenu d’une citerne d’eau a été vidé dans l’excavation creusée à la pelleteuse et l’eau a disparu à grande vitesse dans le sol, preuve qu’une cavité existe en-dessous…
Une entreprise doit venir pour effectuer des recherches permettant d’expliquer la cause de cet affaissement du sol. Ensuite, il faudra trouver une solution pour remettre le site en sécurité à cet endroit, en espérant que le parking ne révèle d’autres cavités par ailleurs…
« C’est une très mauvaise nouvelle », a commenté le maire Paul-Henri Denieuil en conseil municipal, mercredi 23 juin.
A noter que la place Bassompierre à Saintes a également connu le même problème, avec des affaissements qui sont toujours une mauvaise surprise et des travaux supplémentaires à effectuer.