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  • : Le blog de Bernard Maingot
  • : Articles et photos : Actualité sur le canton de Saint-Jean d'Angély (17400), Saintonge, Aunis, sujets divers.
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  • Bernard Maingot
  • Correspondant de presse. Curieux et passionné, j'aime la photographie, l'écriture et transmettre aux autres ce qui m'attire. "On se lasse de tout, excepté d'apprendre" (Virgile).
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Bernard Maingot

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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 00:22
Association Centrale des Laiteries-coopératives (ACL)

La 115e AG des Laiteries-coopératives
Charentes-Poitou

 

L’association centrale des laiteries-coopératives Charentes-Poitou a tenu sa 115e assemblée générale le 16 juin au parc des expositions de Niort. En fin de réunion, le président Jean-Pierre Raffarin a reçu Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche.

» B. M.

 

 

Près de 200 personnes étaient présentes à l’assemblée générale de l’ACL (Association des laiteries-coopératives Charentes-Poitou, qui comprend la région Poitou-Charentes plus la Vendée), lundi 16 juin au parc des expositions de Niort : services de l’Etat, collectivités territoriales, organisations professionnelles laitières et d’élevage, coopératives laitières, organismes de crédit et de la Mutualité, coopération agricoles et éleveurs.

  

La tribune avec de gauche à droite : Gérard Budin (FNCL), Martin Gutton (Draf Poitou-Charentes), Jean-Pierre Raffarin (président ACL), Jean-Pierre Secq (directeur ACL), Lucien Bourgeois (conseiller économique ACPA)   


Plusieurs intervenants ont présenté le rapport du conseil d’administration, présidé par Jean-Pierre Raffarin.

 

De gauche à droite : Jean-Marie Davion, Guy Maingret, Claude Guitton et Patrick Charpentier.

 

Charentes-Poitou : une bonne note en 2007

 

Jean-Pierre Secq, directeur de l’ACL, a présenté le bassin laitier Charentes-Poitou (voir en fin d'article), évoquant l’envolée des prix des produits laitiers en 2007, la chute à zéro des stocks de beurre et de poudre début 2007, l’insuffisance de la production laitière mondiale (1,5 %) et la hausse de la consommation de produits laitiers (2,5 %), les accidents climatiques, la hausse des coûts de production face à la concurrence des cultures céréalières. La collecte laitière française a stagné en 2007 (22,24 milliards de litres) mais le bassin Charentes-Poitou s’en tire bien avec 2,06 %. La productivité par exploitation a augmenté avec 334 200 litres (moyenne française 242 000 l). Après six années de baisse, le prix du litre a connu une augmentation de 7,5 %. Pour conclure sur le lait, les coopératives, si elles ont mieux payé que dans d’autres régions françaises, connaissent des difficultés à répercuter les actualisations tarifaires auprès de la grande distribution.

Il a conclu en présentant le Lilco (laboratoire interprofessionnel du Centre-Ouest) et le Labco (Laboratoire d’analyses des produits agroalimentaires du Centre-Ouest).

 

Jean-Marie Davion, directeur de Charentes-Lait, a traité la maîtrise de la campagne laitière 2007-2008, du niveau de sous-réalisations du quota laitier national (350 000 tonnes) et de son augmentation en Charentes-Poitou (2 %). La contractualisation – une solution à la disparition des quotas laitiers en 2015 ? – a été abordée, de même que le fonds de développement interprofesionnel (créé par le Cniel et Sofiprotéol).

 

Guy Maingret a détaillé la conjoncture et la situation des marchés laitiers. Les prix consommateurs, à la hausse en 2007, voit la tendance s’inverser en 2008, avec une grande incertitude et une forte volatilité des prix. Les fromages restent cependant le moteur de la filière (+ 1,5 %).

 

Fer de lance de la production laitière dans le Sud-Ouest, le beurre AOC (voir en fin d'article) a été servi par Claude Guitton. Sa consommation a augmenté globalement de 7,5 % en 2007. Une campagne de promotion collective (affichage, télévision) et des actions de communication (concours meilleur croissant) ont eu lieu. Un budget global de un million d’euros permettra d’autres actions de promotion en 2008.

 

Enfin, pour terminer ce rapport, Patrick Charpentier a traité de la filière caprine, avec une légère régression de la collecte à 236 036 litres (France 442 769 l). La bûchette est toujours leader des fromages de chèvre, dont la consommation a augmenté de 2,5 %.

Plusieurs invités sont ensuite intervenus à la tribune. D’abord avec Gérard Budin, président de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières), sur l’adéquation entre les volumes et les prix du lait, sur la consommation, la contractualisation, le rôle de la coopération, une vision de lien entre production, usine et consommateur.

 

Une crise économique grave

 

Puis Lucien Bourgeois, conseiller de Luc Guyot, président de l’ACPA Paris (assemblée permanente des chambres d’agriculture) a dressé le portrait intéressant d’une crise économique qu’il qualifie de « grave », avec un prix du pétrole qui flambe, un dollar qui chute, des banques fragilisées, des déséquilibres extérieurs qui croissent, des déficits budgétaires qui s’élargissent, un risque d’inflation qui réapparaît, des manifestations de routiers, de marins et des émeutes de la faim, une capacité des USA à réguler le monde qui pose question (déficit commercial, endettement extérieur, baisse du dollar).

   

Lucien Bourgeois, conseiller auprès du président de l’assemblée permanente des chambres d’agricultures.

 

L’économiste a complété ce tableau pessimiste par une « Union européenne qui n’a toujours pas de politique économique commune et un euro qui s’est apprécié de 60 % en six ans par rapport au dollar, rendant les exportations difficiles ». Il a expliqué les causes de la crise agricole : prix du blé qui flambe et baisse ensuite de 40 % en trois mois, prix des poudres de lait inférieurs à l’an dernier, stocks de céréales ayant baissé depuis sept ans ; Il a ensuite pourfendu les idées toutes faites sur les mauvaises causes (météo défavorable, démographie mondiale, achats chinois, coût de la Pac…).
On a ainsi appris que les USA – par peur de manquer de pétrole et par imprévoyance -  avaient affecté 60 millions de tonnes de maïs à la production d’éthanol, rendant la production agricole actuelle très dépendante du pétrole, que la Chine peut parvenir à se nourrir (« 
elle produit autant de viande que l’ensemble USA et UE »), que les USA ne sont pas en avance et que la PAC ne coûte pas cher.
Il a conclu sur une note plus optimiste pour une réalité beaucoup plus encourageante : l’agroalimentaire est un des seuls secteurs français à résister à la dégradation des échanges extérieurs ; l’UE est le 1er producteur mondial de blé et de lait ; depuis deux ans elle a dépassé les USA pour les exportations agroalimentaires. 
Lucien Bourgeois a terminé sur une citation de Georges Bush (préambule au Farm Bill de 2002) : «
Une nation qui peut nourrir sa population est une nation en sécurité ».

 

Des questions ont été posées dans la salle, sur le manque de subvention au lait de chèvre et aux faibles marges et au revenu minimum de la filière caprine, sur l’augmentation des charges (principalement alimentaires) non compensée par l’augmentation du lait, sur l’investissement de la filière caprine supérieur à la richesse qu’elle créé

Jean-Pierre Raffarin, président de l’ACL, répondant aux questions a conclu que la coopération était un modérateur des forces libérales.

 

« Nous avons besoin d’une gouvernance européenne »

 

 

 Jean-Pierre Raffarin s’adresse au ministre Michel Barnier

 

Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche, écoutant la synthèse de Jean-Pierre Raffarin.


Revenant de Berlin où il était le matin, Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche, accompagné de Régis Guyot, préfet de Niort, a écouté la conclusion de Jean-Pierre Raffarin : maintenir la préférence communautaire ; ne pas supprimer les mécanismes de régulation des marchés ; prévoir une « sortie en douceur » à la disparition des quotas pour la campagne laitière (2014-2015) ; conserver le lieu de production attaché au territoire ; trouver une solution alternative de contractualisation pour sécuriser les acteurs de la filière ; créer une commission de réflexion sur le dossier transmission-exploitation-installation ; mettre aux normes les bâtiments d’élevage (s’adressant au préfet).

   

Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche, s’adresse à l’auditoire


Le ministre a fait part de ses affirmations : «
Je ne laisserai pas la sécurité alimentaire à la merci du marché international. Nous avons besoin d’une gouvernance européenne et, pour la faim dans le monde, d’une gouvernance mondiale ». Il a rappelé que le fonctionnement de l’UE avait « besoin de la boîte à outils que constitue le traité de Lisbonne. Les politiques sont fortes si les institutions ne sont pas faibles ». Sur l’OMC, il affirme que le fond de la négociation est plus important que le calendrier : « Il vaut mieux attendre que d’avoir bâclé un accord. Nous voulons des règles du jeu loyales et renforcer le contrôle sanitaire des produits qui rentrent en Europe ». Il a rappelé que 850 millions de personnes risquent de mourir de faim : « Si les prix montent, ce sera pire ! ». Deux autres éléments ont été évoqués, avec le réchauffement climatique (« Nous allons connaître des pathogènes émergents qui arriveront n’importe où ») et « les aides agricoles qu’il ne faut pas jeter car elles ont les investissements de l’UE ».

Il préconise de rééquilibrer la Pac au bénéfice de l’environnement, de revoir le problème caprin qui n’a pas été traité équitablement et de lancer un plan protéagineux. Sur les quotas laitiers, il assure que « la France sera vigilante sur cette question. Je ne serai pas le ministre du déménagement de l’économie laitière de la France. Je veux une sortie progressive et une contractualisation et j’apporterai un soutien financier aux zones laitières défavorisées ». Sur la filière caprine de la région, il constate que 50 % du lait représentait les deux tiers de la transformation : « Je tire un coup de chapeau à l’interprofession ». 

La fin de l’assemblée générale avait prévu la visite d’un élevage caprin et bovin ainsi que la visite des Ets Rougier (bois tropicaux), mais le mauvais temps et la pluie ont fait annuler ces prévisions.

 

Contact : Association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou

44 rue Jean-Jaurès 17700 Surgères Tél. 05 46 07 58 00 http://www.aclccp.com

Beurre Charentes-Poitou AOC : Syndicat des Laiteries du beurre Charentes-Poitou www.laveritesurlebeurre.fr 

 

Le bassin laitier Charentes-Poitou

6 600 producteurs (4 700 en vaches laitières, 1 900 éleveurs de chèvres) pour une collecte de 1,51 milliard de litres de lait. Un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros. 23 départements concernés. 3 000 salariés.

 

Le beurre AOC

Les Français achètent 440 000 tonnes de beurre par an. Il n’existe que deux AOC, dont le beurre Charentes-Poitou (décret du 29 août 1979) qui génère 22 000 tonnes de beurre par an.

La traçabilité garantit que le lait est issu du terroir délimité par l’AOC (Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vienne, Vendée) et que le beurre est fabriqué dans les usines de la zone d’appellation.

Principales marques : Celles-sur-Belle, Coulon, Echiré, Grand Fermage, Lescure, Maillezais, Montaigu, Pamplie, Surgères, Terroir de France, La Viette…


Lire l'article "Pourquoi une AOC ?"

Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche et Jean-Pierre Raffarin, président d’ACL.

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commentaires

R
Pour information : http://www.lepetiteconomiste.com/Crise-du-lait-les-cooperatives,1649
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