PEINTURE
Les toiles de Meneau
Philippe Meneau expose à l’agence de la Société Générale de Saint-Jean d’Angély, du 18 au 29 novembre. Un regard sur le monde contemporain qui adopte l’esthétique de la figuration narrative et du pop art américain.
» Bernard MAINGOT.
Cédric Raymond, directeur de l'agence de la Société Générale (à gauche) et le peintre Philipe Meneau, devant le tableau "Dernier regard". (photo B. M.)
Yes, c’est bien Marylin !
Le parcours de Philippe Meneau est atypique : Après des études aux Beaux-Arts à Bordeaux, le peintre angérien continue des études d’Histoire de l’art à Paris. Mais la vie le voit s’éloigner de la peinture pendant une vingtaine d’années. Et puis, à 49 ans, après une très longue absence, c’est le retour à ses premières amours : il revient à la peinture et replonge complètement dans cet univers. C’était il y a six ans. Trois ans après, il commence à exposer ses toiles. Ses premières expositions, à l’Abbaye aux Dames (Saintes), à Royan ou à Cognac le conforte dans cette voie. Il continue à "Polar & Co" à Cognac, à "Arts Atlantic" à La Rochelle. Puis c’est le Salon des Artistes français, au Grand Palais à Paris, ce qui lui permet de se faire connaître dans une autre dimension que celle de la région.
La peinture de Philippe Meneau est à la croisée des chemins de la Figuration narrative (mouvement artistique et style pictural apparu en France au début des années 1960, en opposition à l’abstraction et au nouveau réalisme) et du Pop Art américain (qui emprunte ses matériaux à la culture de masse sur les thèmes de la civilisation, de la ville et de la technologie : produits de consommation, appareils ménagers, vedettes de cinéma, de la chanson, de la publicité..., et où la grande simplification de l'image confère beaucoup d'efficacité à l'objet représenté, de par les grands formats utilisés).
L’artiste travaille essentiellement à partir de photos, de scènes de films qu’il recompose, de portraits de femmes, du cinéma américain…
Outre son exposition permanente à la galerie "Carte Blanche" à Royan, Philippe Meneau expose au Salon des Artistes Français, au Grand Palais à Paris, du 21 au 30 novembre (quatre Salons sont organisés simultanément qui attirent entre 10 000 et 15 000 visiteurs chaque année).
L’exposition qui se tient actuellement à l’agence de la Société Générale de Saint-Jean d’Angély mérite une visite : ce n’est pas souvent que ce style pictural s’offre à nous. Alors, après le vernissage qui a eu lieu vendredi 21 novembre, profitez des jours qui restent encore : vous avez jusqu’au samedi 29 novembre. Après ce sera trop tard !
Contacts
- Philippe Meneau 9, rue Laurent Tourneur 17400 Saint-Jean d’Angély. Tél. : 05 46 32 48 90
Sites : http://meneau.philippe.free.fr et http://philippemeneau.blogspot.com
Courriel : meneau.philippe@free.fr
- Société Générale 5, place André Lemoyne 17400 Saint-Jean d’Angély Tél. 05 46 32 00 24
- Galerie Carte Blanche 130 rue Gambetta 17200 Royan (tout près du Front de mer et du port)
Les dernières expositions
Les expositions 2008
De gauche à droite : Philippe Meneau, Mme Denieuil, Yolande Ducournau (adjoint aux affaires culturelles) et Cédric Raymond, directeur de l'agence de la Société Générale.
Le Pop Art, c’est quoi ?
Si le terme Pop Art (abréviation de "Popular Art") est aujourd'hui largement diffusé, en revanche le champ artistique qu'il désigne ainsi que la problématique qu'il soulève restent souvent méconnus.
Le Pop Art anglais désigne un groupe d’artistes (Eduardo Paolozzi et Richard Hamilton, un couple d’architectes Alison et Peter Smithson, et le critique d’art Lawrence Alloway), qui se manifeste à partir de 1955. Ce groupe d’intellectuels est essentiellement centré sur le rôle de la technologie dans la société en en contestant les valeurs établies. Cette jeune génération d'artistes, venus du Royal College de Londres, crée alors un mouvement s'opposant à la tendance artistique dominante de cette période, l'abstraction. Le désir de contestation, en un sens semblable à celui du "dadaïsme", donne naissance au Pop Art, dont le réalisme est aussi intégral que littéral.
Sans communication explicite avec le Pop Art anglais, le Pop Art américain désigne une tendance née d’initiatives individuelles. S’il n’est pas un mouvement structuré au sens d’un groupe qui organise des manifestations collectives, il a néanmoins une cohérence. Il se caractérise par un intérêt pour les objets ordinaires, l'ironie, ainsi que par la confiance en la puissance des images. Le foyer du Pop Art américain est localisé à New York.
Ce qui caractérise profondément ce mouvement, c'est le rôle de la société de consommation et les déformations qu'elle engendre dans notre comportement au quotidien, c’est le réemploi et le détournement plus ou moins dénonciateur des signaux les plus emblématiques d’une culture dorénavant liée au fait économique.
A partir de ce principe les artistes américains vont mettre en évidence l'influence que peut avoir la publicité, les magazines, les bandes dessinées et la télévision sur nos décisions de consommateurs. Par la suite, ce mouvement va s'étendre et toucher d'autres domaines comme la mode, l’architecture, le design, etc.
Au-delà de leur divergence généalogique, Pop Art anglais et Pop Art américain se retrouvent sur le terrain d’un postulat commun exprimé par le terme même de Pop Art. Inventé par Lawrence Alloway à la fin des années cinquante, ce terme indique que l’art prend appui sur la culture populaire de son temps, lui empruntant sa foi dans le pouvoir des images. Le Pop Art emprunte ses matériaux à la culture de masse qui profite en retour de ses innovations stylistiques. On retrouve ici, les thèmes de la civilisation de la ville et de la technologie. Tout y apparaît : les produits de consommation, les appareils ménagers, les vedettes de cinéma, de la chanson, de la publicité...
La grande simplification de l'image confère beaucoup d'efficacité à l'objet représenté, compte tenu des grands formats utilisés. Le Pop Art eut grand succès de scandale, car il utilise des matériaux et des images jusqu’ici négligés ou méprisés.
Mais, si le Pop Art cite une culture propre à la société de consommation, c’est sur le mode de l’ironie, comme le donne à entendre la définition du peintre anglais Hamilton de sa production artistique : « Populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, spirituel, sexy, jeune et aimé par les jeunes, plein d’astuces, fascinant et appartenant au monde des affaires. »
La tendance Pop prend dès le début des années 60 jusqu’en 1970 une dimension pluridisciplinaire et internationale qui se manifeste principalement à travers le design italien rappelant les objets mous et les architectures utopiques issues de l’univers futuriste de la bande dessinée.
A partir des années 70, les artistes se tourneront vers des préoccupations beaucoup plus contestataires.
Le pop art sur le site du Centre Pompidou
"And you are alone"
"Regarder l’avenir"
"I’ll be your mirror"