Vendredi 13 novembre 2009
LA VERGNE – COMMEMORATION DU ONZE NOVEMBRE
« Plus jamais ça ! »
Le 91e anniversaire de l’armistice de 1918 a été commémoré avec solennité devant le monuments aux morts de La Vergne, mercredi 11 novembre 2009. A la mémoire des morts et combattants de la Grande Guerre, la chute du mur de Berlin, la réconciliation franco-allemande et l’identité nationale ont été évoqués.
Mercredi 11 novembre, au monument aux morts de La Vergne, le maire Pierre Bouloc a commémoré le 91e anniversaire de l’armistice de 1918 devant les habitants venus se joindre à la cérémonie.
Après la sonnerie de l’"ouverture du ban" et de celle dédiée au Drapeau, Pierre Bouloc a fait part du message d’Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants, axé sur la réconciliation franco-allemande et la construction d’une Europe de la paix (lire ce message ci-après). Il s’est ensuite adressé aux présents pour rappeler deux faits d’une actualité récente : le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin et le débat sur l’identité nationale (lire ci-après son allocution).
L’appel des morts a ensuite été fait par Isabelle Boulie et Alain Guéret et une gerbe a été déposée au pied du monument aux morts. Le Drapeau des Anciens Combattants s’est abaissé pendant la sonnerie aux morts et la Marseillaise a retenti avant que le ban ne soit fermé.
La cérémonie s’est prolongée au cimetière, avec le dépôt de fleurs remis par une toute petite jeune fille : une évocation des générations futures et d’une Europe de la paix.
Une réception s'en est ensuivie, à la salle municipale, occasion de faire se rencontrer les habitants et la municipalité.
Le drapeau des Anciens Combattants, section de La Vergne
Allocution de Pierre Bouloc, maire de La Vergne
"Devant ce monument aux morts, deux faits, dans l’actualité récente sollicitent notre réflexion : la commémoration de la chute du Mur de Berlin et l’ouverture du débat sur l’identité nationale.
Ce monument, partie de notre histoire, est un excellent endroit pour nous interroger sur ce qu’est l’identité nationale.
La France est un pays qui s’est construit tout au long de son histoire sur la diversité. D’un territoire à l’autre, on ne parlait pas le même patois et on n’avait pas les mêmes mesures de poids ! Aujourd’hui, notre pays doit faire face à une juxtaposition de communautés. L’enjeu du débat est bien de retrouver les moyens de faire vivre cette diversité. Du coup, ce débat a été ouvert et il est utile.
Aussi, qu’est ce qu’être français et qu’est ce qui nous unit dans notre diversité ?
Trois raisons manifestent notre identité française.
Tout d’abord, des origines diversifiées, ensuite une histoire et une culture communes, enfin des valeurs, des principes communs.
Nos origines sont multiples. Ici, en Charente, nous sommes les lointains descendants de colons romains arrivés voici plus de 2 000 ans. Les Arabes que Charles Martel a arrêtés à Poitiers ont certainement laissé des traces ! Et les Anglais ont occupé note pays pendant près de deux siècles. Plus récemment encore, des migrants sont venus pour travailler. Nous sommes aussi un territoire de protestants, de catholique et de non croyants. Nous sommes donc le fruit de la diversité d’origines et d’opinions. Etre français, c’est accepter et vivre cette diversité car elle fait notre richesse.
Nous avons une histoire commune. Devant ce monument, comment oublier que nous avons une histoire commune et que nous en sommes redevables à ceux que nous honorons aujourd’hui. Etre français, c’est se situer dans cette longue histoire et contribuer, modestement à y apporter notre pierre.
Nous avons des valeurs et des principes partagés. Etre français, c’est aussi une volonté de vivre ensemble sur la base de principes simples mais exigeants. Ces principes sont inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et sont bien résumés par notre devise républicaine : Liberté – Egalité – Fratenité.
Liberté de penser et d’agir. Cela nous semble évident, mais comment ne pas penser à ceux qui ont recouvré cette liberté il y 20 ans. Cette liberté ne peut et doit s’exercer que dans le respect de la liberté de l’autre.
Egalité de droits, de chances mais aussi de devoirs.
Fraternité. Une valeur fondamentale en ces temps d’individualisme. C’est une autre façon de dire solidarité car sans solidarité, la vie en société est impossible.
Etre français, c’est se reconnaître dans ce socle de valeurs communes auxquelles j’ajouterais celle de Tolérance.
Voici tout ce qui fait notre identité nationale. C’est important et exigeant.
Nous pouvons en être fiers et être fiers d’être Français. Tâchons d’en être dignes !"
Message d’Hubert Falco
secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants
Quatre-vingt onzième anniversaire de l’armistice e 1918
11 novembre 2009
Le 11 novembre 1918, à 5 h 15, les généraux allemands et alliés signaient l’armistice dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. A 11 heures, le cessez-le-feu était effectif et la France pouvait célébrer la victoire. Partout, les clairons retentirent et les cloches des églises se mirent à sonner. Cinq années de guerre totale prenaient fin. Jamais on ne vit une nation communier tout entière dans une aussi grande ferveur.
Mais cette immense joie était mêlée d’un profond sentiment de deuil et de tristesse. La France pleurait ses morts et accueillait quatre millions de blessés et d’invalides. 1 400 000 soldats étaient tombés au front. 300 000 civils avaient succombé. Nul ne fut épargné : aucune famille, aucun village, aucune ville.
Jamais le monde n’avait connu de guerre plus meurtrière. Et les Vétérans de la Grande Guerre, ceux qui étaient montés en première ligne à Douaumont et à Verdun, n’eurent plus qu’un seul mot d’ordre : « Plus jamais ça ! »
Mais la paix, qui semblait acquise au lendemain du 11 novembre 1918, ne dura pas. Vingt ans après, la Seconde Guerre mondiale éclatait. Les générations que la Grande Guerre avait cruellement éprouvées durent encore affronter des années terribles.
Tout au long du XXe siècle, il n’y a pas eu de nations dans le monde qui se soient autant affrontées que la France et l’Allemagne. Mesurons ensemble le chemin parcouru après la seconde Guerre mondiale grâce à l’œuvre des pères de la réconciliation franco-allemande : Robert Schumann, le chancelier Adenauer et le général de Gaulle. Il n’y a pas aujourd’hui dans le monde d’autres nations que la France et l’Allemagne qui soient animées par un désir aussi intense de poursuivre la construction d’un avenir commun.
La réconciliation franco-allemande, la volonté commune de bâtir l’Europe unie, tout cela ne s’est pas construit sur l’oubli ni le déni du passé. Mais grâce à lui.
Aujourd’hui, le président de la République et la chancelière allemande sont réunis à Paris. Ensemble, ils rendent hommage aux morts et aux combattants de la Grande Guerre. Ils célèbrent également les liens durables que la France et l’Allemagne ont scellés. Car le plus bel hommage que nous puissions rendre aujourd’hui aux morts de la Première Guerre mondiale, c’est de construire ce qu’ils espéraient mais qu’ils n’ont pas connu : l’Europe de la réconciliation. L’Europe de la paix.
Quelques liens à visiter
L’armistice sur le site d’Hérodote
Les séquelles de la Grande Guerre
Les monuments aux morts sur Wikipedia
Un musée insolite de la grande guerre à Romagne-sous-Montfaucon (55)
Mairie de La Vergne
Tél. : 05 46 32 05 08 les mardi et vendredi de 9 h à 18 h, le mercredi de 13 h à 18 h.
Port : 06 77 15 25 19
Courriel : mairie@la-vergne.fr
Visitez le site de LA VERGNE : www.la-vergne.fr