Pour ceux qui ont raté la dernière édition des promenades théâtrales angériennes, voici un bref résumé de ces spectacles qui durent deux heures et demie rassemblent un public départemental où vacanciers et autochtones se mélangent joyeusement. A noter, pas de reprise en Août cette année : les comédiens amateurs ont bien mérité quelques vacances, eux aussi...
» Aymeric Dartois.
A la nuit tombée, des citoyens de Saint Jean d'Angély, hommes, femmes, enfants et adolescents, sortent de leurs habitations. Parés de costumes d'époque, ils se faufilent en ville, s'accrochent aux monuments, tout en jouant, jonglant, dansant et chantant !
A la nuit tombée, des citoyens de Saint Jean d'Angély, hommes, femmes, enfants et adolescents, sortent de leurs habitations. Parés de costumes d'époque, ils se faufilent en ville, s'accrochent aux monuments, tout en jouant, jonglant, dansant et chantant !
Leur but : faire revivre l'âme de la cité angérienne grâce à une visite-spectacle historique. Intitulée "Déamfabulations" - un nom déposé -, ces représentations ont débuté en 2001 et réunissent cinquante comédiens bénévoles et une moyenne de deux cent cinquante spectateurs par soirée.
Grâce à la Comédie de l'Éperon et à l'Office de tourisme, un nouvel argument totalement inédit a été monté cette année. Jean-Pierre Bonnin en est l'auteur : « La trame de cette comédie est très fidèle à l'Histoire : Louis XIV a fait ses adieux à Marie Mancini à Saint Jean d'Angély. Les historiens expliquent que le jeune roi, amoureux de Marie, était promis à l'infante Marie-Thérèse d'Espagne. En 1670, Jean Racine s'inspira d'ailleurs de l'histoire du roi et de Marie Mancini pour écrire son "Bérénice" », détaille le prosateur . « Je ne vais pas tout raconter mais disons que l'on commence par un roi ému aux larmes lors de la pièce "Bérénice", tel que les historiens le rapportent ». Et de poursuivre : « Lors du spectacle, nous apportons une réponse à la question que beaucoup d'universitaires et de nombreux charentais-maritimes se posent : Marie Mancini a-t-elle cédé aux avances de Louis XIV ? ».
La réponse vint lors du spectacle : l’idylle n’a pas été consommée (en effet, aucun témoin ne revendique avoir tenu un quelconque chandelier…) Et, on s’en doute, l'humour s’invite alors au programme : les évènements du passé angérien se mêlent à de savoureuses affabulations. De savoureux anachronismes jaillissent au détour des répliques. Ainsi, le public s'esclaffe de bon coeur quand le roi s’exprime avec certaines phrases cultes de... Nicolas Sarkozy et le changement de maire à Saint-Jean d'Angély est aussi l'occasion de quelques allusions compréhensibles par tous.
Sans aucun jugement tendancieux, cet habile procédé met en relief l’actualité à l’aide des évènements des siècles passés. Les mœurs n’ont pas changé : sans cesse, la grande Histoire côtoie la petite.
Jean-Pierre Bonnin, dans ses recherches de bénédictin, a dû lire les mémoires de Saint-Simon.
Un beau spectacle, entre conflit d'intérêt et comédie de mœurs, où une troupe pleine d'allant nous fait revivre autant l'Histoire de Saint-Jean d'Angély que l'Histoire de France.
Aymeric Dartois.
P. S. de Bernard Maingot : Merci Jean-Pierre du bonheur que tu nous donnes !