Lundi 12 octobre 2009
ASNIÈRES-LA-GIRAUD
Les vendanges à l’ancienne
A Asnières-La-Giraud, nombre de vignes sont encore vendangées à la main. Une manière de perpétuer la tradition, dans la joie et la simplicité.
›› Christian FERRU
Vendanges chez Guy Morin. (photo DR)
Vendanges chez Colette Mâchefert. (photo DR)
Au début du 20e siècle, quasiment tous les habitants de nos hameaux possédaient une vigne. Ils vendangeaient avec l’aide de chevaux pour tirer la charrette chargée de cuves en bois ("des bailles" en patois de chez nous). Maintenant c’est le tracteur et le tombereau avec "foule aux pompes".
Ils avaient le baquet pour rassembler les grappes de raisins ; actuellement on se sert de seaux en plastique. Ils possédaient la hotte en osier, laquelle est maintenant en voie de disparition chez nous.
Bien que la tâche était assez dure, les vendanges d'autrefois étaient bien le travail le plus joyeux et le plus festif. Toutes les générations étaient alors présentes pour ce grand moment : on chantait et on riait d’une vigne à l’autre.
Aujourd’hui, les vendanges à la main passent presque inaperçues car elles sont remplacées par la machine à vendanger.
A Asnières-La-Giraud, quelques viticulteurs – des particuliers - perpétuent leurs vieux principes et leurs anciennes méthodes pour la cueillette du raisin. Il faut dire que leur propriété n’est pas immense, seulement quelques ares, de quoi récolter un bon vin rouge pour l’année.
D’ailleurs, l’un de nos vignerons, M. Portier porte encore la hotte en métal sur le dos. Il a toujours vendangé à la main et n’a que de bons souvenirs des vendanges faites avec son père. Il semble tellement heureux dans ses vignes que personne ne pourra l’arrêter dans ce qui reste un rituel…
Ces derniers jours, on a pu apercevoir plus de 15 hommes et femmes, par ci, par là, dans quelques coins de vigne : ils étaient tous joyeux ! Lorsqu’on les rencontre dans leur vigne, on les voit toucher et admirer les grappes comme si c’était de l’or.
Nos vendangeurs, aidés par les membres de leur famille et des amis, sillonnent les rangs de vigne en coupant soigneusement une à une les grappes fruitées et bien mûres. Les uns comme les autres sont tous passionnés par le raisin ou par le bon vin !
Actuellement, les vendanges à la main ont encore un petit air de fête grâce au "paillou", le repas de fin des vendanges, qui dure des heures, pratiquement autant que les vendanges et même plus si la vigne est toute petite. Le "paillou" reste un temps fort, inoubliable, convivial et surtout incontournable.
Il reste à espérer que les jeunes générations prennent la suite de cette tradition et sauvegardent ces petites vignes familiales.
Surtout, n’oublions pas de transmettre le rituel des vendanges à la main afin que les jeunes connaissent un peu la vie d’autrefois qui avait aussi son charme.
« Un bon verre de vin enlève un écu au médecin »
« Après la soupe, un verre de vin vole un écu au médecin »