Dimanche 25 avril 2010 – Billet 1746 – Photos ©Droits Réservés
SAINT-JEAN-D’ANGÉLY – SAINT-SAVINIEN
A découvrir au salon du livre
(1er et 2 mai)
SAINT-JEAN-D’ANGÉLY – Les éditions J.-M. Bordessoules publient « Chroniques de la maison sociale » de Michel Téodosijévic, un recueil de textes sous forme de pamphlet qui s’attaque au secteur social, au milieu associatif et aux humanitaires. L’ouvrage est préfacé par l’écrivaine Claude Pujade-Renaud (Prix de la société des gens de lettres en 2004).
La couverture du livre édité aux Editions J.-M. Bordessoules.
A noter qu’une lecture publique d’extraits sera faite par Jean-Jacques Epron, vendredi 7 mai à 18 heures à la bibliothèque de Saint-Savinien (entrée libre).
Illustré par de beaux dessins originaux d’Olivia Oudard, artiste peintre vivant à Saint-Savinien, cet ouvrage corrosif et plein d’humour est composé d’une cinquantaine de textes brefs dans lesquels on retrouve les personnages d’une maison sociale imaginaire mais parfois si réelle. Il s’agit d’un pamphlet, d’une charge assez rude mais dans laquelle on s’amuse beaucoup.
L’écrivain Patrick Boman, auteur notamment du « Dictionnaire de la pluie » aux éditions du Seuil en 2007 explique : « Le discours béni-oui-oui sur le social, l’associatif et l’humanitaire est presque aujourd’hui de l’ordre du totalitaire : aucune critique n’est acceptée, sauf pour améliorer mais jamais de critique de fond. Ces Chroniques de la Maison sociale, sous des airs gentils s’attaquent à deux tabous : les merveilleux, les sacro-saints associatifs et humanitaires ! »
La 4e de couverture
La Maison sociale : un univers clos, avec ses règles, ses codes, son langage particulier, son gourou et ses adeptes. Là, une multitude de personnages se croisent, se télescopent parfois au fil d’un parcours sinueux, entre dépendance et droit d’exister à part entière. Ecrites sans concession, ces chroniques du quotidien mêlent réalité et imaginaire, humour et ironie.
Patrick Boman (auteur du “Dictionnaire de la pluie” / Le Seuil/2007”) s’exprime sur les Chroniques en page de 4e de couverture :
« Michel Téodosijévic nous propose ici d’excellentes chroniques composées de saynètes s’enchaînant à merveille pour constituer un roman. Les personnages sont à mes yeux un peu à la Daumier, à la Reiser… Au début on se dit oui, ils ont leurs petites faiblesses, ils en ont même pas mal : vanités, lâchetés, compromissions, beuveries clandestines mais ils ne sont pas entièrement antipathiques. Et puis, au fil de la lecture, on constate que ce sont de franches fripouilles malgré leur médiocrité insigne, profiteurs, humiliant les faibles, magouillant, tout cela dans une logorrhée permanente de langue de bois associative. Pour finir par ce départ en fanfare du président Martin, devenu un véritable Tartarin, vers les Balkans où, pour être enfin débarrassé de ce triste sire, on voudrait le voir illico pris en otage par les miliciens pas rasés depuis une semaine, bouteille de sljivovitza dépassant du treillis... »
Olivia Oudard a illustré le livre de Michel Téodosijévic.
Olivia Oudard est artiste-peintre et illustratrice ; elle vit à Saint-Savinien où elle reçoit des enfants venus peindre dans son atelier. Ses quatre principales pratiques sont la peinture d’imagination souvent inspirée par la nature, les peintures et dessins réalisés lors de manifestations type concert ou autres, les portraits à l’encre de Chine et, enfin, l’illustration notamment pour les enfants.
Michel Téodosijévic, auteur de « Chroniques de la maison sociale » a déjà publié deux recueils de nouvelles chez l’Harmattan. Rédacteur pigiste pour la presse locale, il est aussi le responsable des éditions Le Passage des Heures qui poursuivent un travail important sur le patrimoine iconographique des villes et villages de la région Poitou-Charentes grâce à la collection « Images d’autrefois ». Il a en outre longtemps travaillé dans le secteur socio éducatif avant de se tourner vers l’écriture et l’édition.
La préface de Claude Pujade-Renaud
Une distance ironique
Daniel Zimmermann, le dédicataire de ce livre, auquel Michel Téodosijévic se réfère en “disciple” reconnaissant dans son Après-propos, a écrit, entre autres romans, Chronique du rien ainsi que Le Gogol : un instituteur dévoué à ses élèves étiquetés “débiles” ou “cas sociaux”, comme à sa mission auprès des enfants de la classe ouvrière, est mythifié par un supposé “gogol”, beaucoup plus malin que lui. Cette ironie à l’égard des nobles causes, pédagogiques, sociales, humanitaires, Michel Téodosijévic, dans ses Chroniques de la Maison sociale, la manie avec une savoureuse aisance et un ton très personnel – même si, élégamment, il reconnaît sa dette à l’égard de celui qui fut son professeur à Paris-VIII Vincennes. Il la reconnaît, et prend ses distances, élaborant une écriture personnelle, décapée et décapante. Une mosaïque de fragments astucieusement agencés prend forme et sens, peu à peu.
Pas d’effet, une sobre ironie, le lecteur extrait la “morale” de chaque histoire. Et voyez comme on retrouve les bons principes d’une pédagogie ouverte et généreuse : des jeunes ont tagué un mur à l’intérieur de la Maison sociale ? Qu’à cela ne tienne ! On créera un “atelier d’expression murale”... Au passage, un peu d’alcool permet de tenir le coup au beau milieu des imbroglios financiers, sentimentaux, institutionnels, paperassiers et festifs.
Lucidité et humour aigus, parodie subtile du langage des “travailleurs sociaux”, brèves scènes allégrement burinées, et des illustrations d’une vivacité dansante : autant de raisons de visiter cette “maison sociale”.
Claude Pujade-Renaud
(Grand prix de la Société des gens de lettres 2004) - auteure de nombreux ouvrages aux éditions « Actes Sud ».