Faut-il les vols taire ?
Attention, toute ressemblance avec l’individu décrit plus bas n’est pas fortuite, même si les voleurs se suivent et ne se ressemblent pas.
Qu’on ne me dise pas que la vie est un long fleuve tranquille, qu’elle est plus calme en Saintonge que dans notre préfecture de Charente-Maritime, que la sécurité des biens ou des personnes est plus grande ici qu’ailleurs, que la délinquance existe surtout dans les banlieues des grandes améliorations et pas dans les zones rurales. Je ne le croirai pas. Comme je ne crois pas non plus mon interlocuteur quand il veut me rassurer, sous prétexte qu’il n’a jamais été agressé, ou qu’il(elle) dise pouvoir se promener seul(e) le soir dans les rues, à Saint-Jean-d’Angély ou ailleurs, sans risquer de mauvaise rencontre, que les vols sont moins répandus dans notre sous-préfecture des Vals de Saintonge, que la criminalité et la délinquance sont en baisse et que les incivilités sont exagérées par ceux qui les racontent.
Même si « les histoires n’arrivent qu’à ceux qui sont capables de les raconter » et si, « de même, les expériences ne se présentent qu’à ceux qui peuvent les vivre » [Paul Auster, "La chambre dérobée"], je maintiens que l’insécurité règne et que nombre de témoignages ne sont pas des balivernes. Il y a des agressions, il y a des vols, il y a des incivilités.
J’en veux pour preuve, que dans le petit village "tranquille" où je réside, dimanche dernier (17 mai 2009), alors que je rentrais à 13 h 50 de reportage (j’étais allé voir si des vols - sans infraction - avaient lieu aux journées portes ouvertes à l’aérodrome de Saint-Denis-du Pin, compte tenu du mauvais temps – vent à 25/30 nœuds et plafond à 1 000 pieds – pour faire des photos et un article), je suis arrivé juste à temps pour constater que le vol – avec effraction cette fois – avait atterri chez moi sans autorisation : un individu (très grand 1,85/1,90 m, cheveux noirs, teint mat cuivré genre Europe centrale, 20/25 ans, blouson aux couleurs mélangées marron foncé/marron plus clair/couleurs bizarres, pantalon de survêtement gris clair, chaussures souples genre baskets, individu jeune, svelte, agile et rapide) est sorti de la porte de mon domicile ouverte par effraction comme un diable d’une boîte-surprise, alors qu’il avait entendu ma voiture arriver. Avait-il été prévenu sur son portable par un complice posté non loin dans un véhicule ? Imaginez ma surprise, moi qui avait bien fermée à clé la porte en PVC. Je n’ai pas eu le temps de sortir mon appareil de sa sacoche pour lui tirer le portrait (mais je le reconnaîtrai maintenant sans problème si je le rencontre), et alors que je le tirai par l’épaule vers l’intérieur pour qu’il m’explique son cas avant de se sauver, il m’a échappé. Sans doute aurais-je dû prendre un gourdin et taper sans réfléchir… Sans doute a-il été autant surpris que moi lorsque j’ai fait intrusion dans mon domicile ! Il courait d’ailleurs très vite le 60 m (sans doute en huit secondes), puisque le temps de poser la sacoche, il disparaissait dans la rue des Tilleuls qui est en courbe. Le temps de reprendre mon véhicule, de faire demi-tour et de sillonner les alentours le plus rapidement possible, mon voleur était disparu. Bernique, point de grand voleur de grands chemins dans les chemins. J’étais déçu comme un chien courant qui avait perdu le pied sur un sanglier. J’ai bien vu des traces fraîches d’un véhicule – car il pluviotait - dans le chemin boueux qui mène aux serres (culture de fraises), mais point de véhicule à l’horizon. Point de bandit qui tombe à point et point d’auto à la ronde.
J’ai signé ma déclaration de vol par effraction aux gendarmes, après qu’ils soient venus examiner les lieux et prendre des photos. Le dimanche n’était pas calme pour eux non plus car ils arrivaient – d’un lieu tout proche - d’un vol commis dans une voiture. Etaient-ce les mêmes malandrins que mon escogriffe ? Le monde est si petit !
En tout cas, sur ce sujet, je ne saurais que vous donner des recommandations de prudence en vérifiant à nouveau la sécurité de vos fermetures : essayez de vous mettre à la place du voleur et de vous introduire par une porte en PVC à l’aide d’un gros tournevis par exemple. Faites ployer la porte en même temps avec votre épaule (attention à ne pas briser la vitre car je n’ai pas de prise d’intérêt chez Socover).
J’en veux aussi pour preuve les vols qui ont été commis à Saint-Jean-d’Angély, dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 mai (voir mon article "La grande razzia", en faisant un clic droit ICI), où des vols ont eu lieu au club de tir, au lycée Blaise-Pascal et au cabinet médical de la Source.
Hier soir lundi, suite à l’interpellation des voleurs de cette razzia, j’ai rencontré le maire de Saint-Jean-d’Angély qui a expliqué les actions prévues pour faire de la prévention et maîtriser la délinquance et la criminalité. Mon article est rédigé de cette nuit, mais je le publierai demain.
Ce mardi matin 19 mai 2009, en page 15 du quotidien Sud Ouest, David Briand explique dans "Des voleurs mineurs" ce joli coup de filet de la gendarmerie du 14 mai, qui concerne dix adolescents dont neuf mineurs ! il rappelle que ces mises à sac et les dégradations frisent les 160 000 euros et que le butin retrouvé par les gendarmes, à Saintes, à Rochefort et à Tonnay-Charente avoisine les 200 000 euros. Désolé de ne pas vous mettre ici l’article scanné de Sud Ouest, mais je ne veux pas me retrouver au TGI pour "pillage intellectuel et tout le bataclan sur la propriété intellectuelle, littéraire et artistique" en publiant sans autorisation (ce que je n’aurai jamais, car j’ai demandé une fois, mais comprenez que les archives de presse, payantes, passent en priorité devant les infos d’un blog gratuit et sans pub). Je n’ai d’ailleurs pas trouvé d’article d’actualité sur le sujet dans www.sudouest.com/charente-maritime/actualite (et la démo sans payer ne concerne que Bordeaux). Qu’on ne me dise pas que Saint-Jean est une ville tranquille, quand elle est située à quelques encablures des villes précitées et que le butin serait plus intéressant ailleurs qu’ici. Dans les voleurs, il y avait même un ancien élève de Blaise-Pascal (du lycée professionnel bien sûr, pas du maître disparu en 1662). Maintenant, il est devenu un ancien voleur de Blaise-Pascal…
J’en veux pour preuve encore, toujours à la même page (encore désolé pour le scan…) l’article de Marie-Claude Aristégui "Une vraie caverne d’Ali-Baba", qui détaille ce butin à 200 000 euros, exposé dans le garage de la gendarmerie de Rochefort, un lieu adapté tellement il y a de matériels volé, qui concerne au moins 30 victimes dans les six derniers mois. Ce n’est pas un fait nouveau, les malfrats écumant la région de La Tremblade au sud à Châtelaillon au nord, et de Port-des-Barques à l’ouest à Saint-Jean à l’est. Comment est partie cette affaire d’arrestation sur laquelle se sont ensuite retrouvés affectés 35 gendarmes ? D’une petite commune tranquille, alors qu’un quidam a eu la bonne idée de promener son chien à une heure du matin et a vu la fenêtre du club de pétanque fracturée : Echillais. Tout est donc tranquille partout…
Dormons en paix braves gens, il ne peut rien nous arriver. Mais je suggère, sans faire la justice nous-mêmes, de participer à une clarification de la délinquance et à une épuration de la criminalité en avisant les "professionnels" (ce que nous ne sommes pas) pour qu’ils puissent agir en toute légalité en rassurant la population. Il faut donc en parler pour donner les moyens de faire progresser les enquêtes et ne pas les vols...taire.