Neuf élèves du lycée Audouin-Dubreuil préparent le Brevet d’initiation aéronautique, une formation en 40 heures dispensée par l’Aéroclub Angérien en partenariat avec l’établissement scolaire, où les maths et la physique se consomment sans modération.
» Bernard Maingot.
Guy Pécontal : « Si vous avez 15°C au sol, vous aurez 0°C à 2 300 m et moins 56° à 11 000 m ».
Ils sont neuf et s’appellent Pierre-Quentin, Steve, Letitia, Nicolas, Quentin, Raphaël, Manon, Damien et Tiffany.
Mercredi 26 novembre, ils étaient au lycée Audouin-Dubreuil, à leur quatrième séance de formation pour préparer le Brevet d’initiation aéronautique. Une "séance" de deux heures sur les 40 heures prévues, consacrée ce jour-là à des cours théoriques sur la mécanique du vol, sous l’égide de Guy Pécontal, pilote professionnel en retraite, d’Aude Sallic, instructrice à l’Aéroclub Angérien et avec le soutien de Claude Baudemont, proviseur, et de Coralie Vincent, animatrice culturelle au lycée.
Le mercredi précédent, les neuf étudiants sont allés à l’aérodrome découvrir les installations et les appareils du club, chacun pouvant s’asseoir aux commandes d’un avion, se glissant d’ores et déjà dans le rôle d’un pilote maître du ciel.
De gauche à droite : Pierre-Quentin, Guy Pécontal, Steve, Aude Sallic, Letitia, Nicolas, Quentin, Raphaël, Manon et Coralie Vincent. En photo ci-dessous : Damien. Absente sur la photo : Tiffany.
Damien.
Mais point question de survol approximatif ce 26 novembre : les cours théoriques dispensés au lycée ont dû faire appel aux connaissances des élèves, Guy Pécontal et Aude Renaudin développant ou rappelant les principes de physique et de maths parfois enfouis au fond de la mémoire et qu’il faut révéler au grand jour pour suivre efficacement. Ainsi les jeunes ont révisé ou découvert l’incidence de l’altitude sur la température, la pression et la vitesse, rappelant au passage que les logarithmes et les racines carrées avaient ici leur application, étudié l’écoulement de l’air sur le profil d’une voile, analysé les données de base relatives à un avion.
Il a beaucoup été question d’assiette, de pente et d’incidence, des forces appliquées à l’avion, de portance et de traînée, de poids et de traction… Et puis les sinus sont arrivés, accompagnés des cosinus, les héros de nos angoisses lors des contrôles de maths… Ne volera pas qui veut sans faire un minimum de maths pour mieux appréhender les caractéristiques d’un vol aéronautique ! Mais les jeunes sont apparus très motivés, d’autant qu’ils sont venus spontanément s’inscrire à cette formation diplômante et qu’ils ont la chance d’avoir un parrain à l’aéroclub pour les guider et assumer les trois vols prévus dans les cours. « C’est très sympa et un plaisir de refaire les cours », assure Aude. Quentin, Nicolas et Pierre-Quentin veulent en faire leur métier pour devenir pilote de chasse : « évidemment, il faut faire "S" (terminale scientifique, ndlr) et passer ensuite un concours comme Salon de Provence ». Quant à Damien, il fait, déjà de l’autogire avec son père (apparenté à l’ULM, l’autogire est une sorte d’aéronef à voilure tournante non entraînée par un rotor comme l’hélicoptère, de conception plus simple et moins onéreux. Il ne peut pas décoller verticalement).
Guy Pécontal commente ainsi son intervention : « Je me suis associé à Aude car j’aime parler d’aviation. La partie technique est très intéressante. J’ai le virus et envie de transmettre mon expérience. Nous sommes loin de mes débuts où on volait dans des avions provenant de surplus américains, qui, il faut bien le dire, étaient alors des tas de ferraille ! ».
Les "hectopascal" s’appelaient alors "millibars", mais ceci ne le dispensait pas de faire des maths…
Et maintenant, interro écrite !
Deux appareils de l'aéroclub : le Robin 4 places G-GAET et le Cessna F-GTMV
Le tableau de bord du Robin DR 400 "F-GAET".
Vue de l'aérodrome depuis une Montgolfière, le 3 mai 2008.