Une exposition sur la guerre de 1914-1918 se tient à la salle du foyer rural de Saint-Julien de l’Escap, les 10, 11 et 12 novembre, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h.
On pourra notamment y voir la reconstitution d’une tranchée et la présence d’un "taxi de la Marne".
Mais on pourra également y admirer nombre d’objets vestimentaires et autres objets qui accompagnaient le quotidien de nos soldats : casques, casquettes, képis, shakos des différentes nations belligérantes, objets divers, lit d’officier, sac à dos, bidons, quarts, pièces d’armement, bicyclette pliante d’estafette, collection d’objets fabriqués par nos poilus (briquets, bijoux)…
Des recherches ont été menées sur les poilus de Saint-Julien « Morts pour la France », et on pourra aussi examiner les journaux de guerre de différents poilus, aumôniers militaires, lettres, ainsi que des journaux et documents de l’époque.
Entrée libre.
"Taxi de la Marne"
Lors de son lancement en 1905, personne ne peut présager que le type AG de Renault allait connaître un tel succès, mais aussi qu'il allait infléchir quelques années plus tard, le sort de l’histoire de la France, devenant un des symboles de la 1ère Guerre Mondiale !
Le 5 Septembre 1914, les troupes allemandes arrivent sur la Marne, à une trentaine de kilomètres de Paris. Le moral des troupes est au plus bas, mais Joffre, le commandant de l’époque, refuse d’entreprendre un repli, synonyme de défaite. Pour préserver la capitale, il faut envoyer des hommes en renfort pour stopper l’invasion, mais les moyens de transport militaire vont s’avérer nettement insuffisants.
On décide en haut-lieu d’envoyer 12 000 hommes à Nanteuil-le-Haudouin. Le train ne peut en emmener que la moitié.
Le Général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, dispose de 6 000 hommes, des soldats français et britanniques, mais seulement de 250 véhicules. Il lui en faudrait quatre fois plus !
C’est alors, que Gallieni autorise la réquisition des Taxis Parisiens, dont la flotte est très largement constituée de Renault Type AG (lancée en 1905), qui deviendront les célèbres Taxis de la Marne. De l' Esplanade des Invalides à Paris, les taxis réquisitionnés achemineront les troupes de la coalition vers le front.
L’ordre est lancé le 7 septembre à 13 heures. A 18 heures, 600 taxis sont déjà rassemblés. Il leur faudra effectuer deux voyages aller-retour à raison de cinq soldats par véhicules, plus tout leur matériel. Les deux convois roulent pendant la nuit jusqu’à Nanteuil-le-Haudouin, tout feux éteints, afin de ne pas se faire repérer. 4000 hommes seront ainsi transportés entre le 6 et le 13 Septembre 1914. Ce renfort inattendu - surtout par les Allemands - suffit à renverser la situation. L’armée Allemande, dirigée par Von Kluck recule. Paris est sauvée, l’automobile entre dans l’histoire, et Renault aussi.
Pour la petite histoire la course fut facturée à l'armée par les compagnies de voitures.
Quelques détails
La majorité des Taxis engagés étaient des 8 C du Type AG. C’était un petit landaulet, long de 3.60 mètres, animés par un petit et modeste moteur bi-cylindre de 1 060 cm3. Dès l’été 1905, le Type AG est adopté par la Compagnie Française des Automobiles de place. Il faut noter qu’avant l’arrivée de ce véhicule, le nombre de fiacres automobiles (comme on les appelait alors) était très restreint : seulement une petite vingtaine à Paris en 1903, à peine plus de 30 en 1904.
Le tout premier contrat de la Compagnie Française des Automobiles de place, porte sur 250 commandes. En 1906, elle en demande 1000, (auxquelles s’ajouteront 1500 exemplaires livrés en 1909). Le succès arrive, et à partir de 1907, 1 100 fiacres partent à Londres.
En 1907, le Type AG de 1905 devient Type AG-1, en recevant un moteur légèrement plus gros, de 1205 cm3
En 1914, la grande majorité des 10 000 taxis circulant à Paris sont des Renault. Trois compagnies se partagent la ville, chacun identifiables par leur immatriculation : Kermina Métropole (G2), Compagnie Générale de voitures à Paris (G3) et Autoplace (G7).
