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  • : Le blog de Bernard Maingot
  • : Articles et photos : Actualité sur le canton de Saint-Jean d'Angély (17400), Saintonge, Aunis, sujets divers.
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  • Bernard Maingot
  • Correspondant de presse. Curieux et passionné, j'aime la photographie, l'écriture et transmettre aux autres ce qui m'attire. "On se lasse de tout, excepté d'apprendre" (Virgile).
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Bernard Maingot

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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 23:13
Saint-Julien de l’Escap

Attention école !


L’Inspection Académique supprime une classe de primaire à Saint-Julien de l’Escap (en RPI avec Fontenet). Mardi 2 septembre, les parents ont manifesté contre le relèvement du seuil de fermeture, passé de 23 à 25,8 et ont exprimé leurs doléances à M Pimienta, Inspecteur académique, venu compter les élèves dans les écoles des deux communes.

 

» Bernard MAINGOT.
(j'ai publié cet article dans L'HEBDO de Charente-Maritime du jeudi 4 septembre 2008)

 


Ce n’est pas chose facile que d’être parent d’élève ou maire en milieu rural ! Il faut veiller au grain et défendre son école contre l’Éducation Nationale qui supprime 100 postes en Charente-Maritime à la rentrée 2008. Restrictions budgétaires obligent !

Ainsi à Saint-Julien de l’Escap (en RPI avec Fontenet) où une classe de primaire est supprimée. C’est ce qui résulte du relèvement du seuil de fermeture, fixé à 23 élèves par classe l’an passé et haussé par M Lobstein, Inspecteur académique en Charente-Maritime, à 25,8 pour 2008. Ceci étant une résultante des enveloppes budgétaires en régression : diminution du budget, suppression de postes et fermetures de classe.



Pas d’accord !


Seulement voilà, Frédéric Émard, maire de Saint-Julien, et Michel Villain, maire de Fontenet, entourés des parents d’élèves, ne sont pas d’accord :  

« Nous avions, outre les deux classes de maternelles, deux classes de primaires à St-Julien et deux classes de primaire à Fontenet, déclare le maire de St-Julien. Au total il y a 70 élèves en primaire (46 de St-Julien, 13 de Fontenet et 11 extérieurs, Varaize Courcelles Vervant…). Avec un seuil de fermeture de 23 élèves par classe (soit 69 élèves en classes), nous conservions la 4e classe pour un élève de plus. Mais avec un seuil de fermeture conditionnelle de 25,8 élèves – on ne va pas réinventer le sketch de Coluche avec virgule 8 – il nous faudrait 77,4 donc 78 élèves pour ne pas fermer la 4e classe. Et c’est la classe de primaire de Saint-Julien qui ferme, bien que nous fournissions le gros des troupes ! Le poste de professeur des écoles a été supprimé en juin. (…) Je le dis : c’est avec un très grand courage que l’Inspection Académique a décidé ceci sous l’ancienne municipalité qui n’allait plus décider de rien et a lancé l’opération en février, juste avant les élections municipales. Nous en avons été avisé le 22 mars, c’est-à-dire après les élections, au lendemain de notre installation ! Mais nous nous battrons pour défendre et sauver nos écoles ».

Les parents manifestent

 

 


Dès neuf heures ce mardi, plus de 150 personnes ont occupé la rue, parents d’élèves, mamans avec les landaus, amis venus apporter leur soutien. Le conseiller général Jean-Yves Martin est également présent. Michel Villain ajoute : 

« Il y a un autre problème. Les transports scolaires, qui sont de la compétence du conseil général, ont été traités en délégation de service public à Kéolis (Les Mouettes). Maintenant il n’y a plus d’arrêt à La Chagnée et le car scolaire fait La Combe – Fontenet. Cela concerne sept élèves ».

Et comme un mal en engendre un autre, Frédéric Émard ajoute : « Il n’y a plus d’école le samedi. Que fait-on des employés communaux qui ont des contrats d’emploi pour des postes qui ne peuvent plus être. Quid des deux heures de soutien scolaire qu’on ne peut plus mettre le samedi ou le mercredi ? Faut-il les mettre entre midi et quatorze heures ? ».

Et Jean-Yves Martin, conseiller général, d’ajouter : « Les transports ne prennent plus les enfants à Asnières : il faut aller à La Giraud ! ». Effectivement, les cars pour le collège de Saint-Jean d'Angély déposent les enfants au Lepma et ceux-ci doivent reprendre une navette pour le collège, car il n’est point question d’encombrer le parking du collège à outrance… « En outre, c’est scandaleux que les règles (concernant les seuils, NDLR) soient les mêmes en ville et en campagne », conclut-il.

Le comptage des élèves

 




 

A 11 h 30 M Pimienta est arrivé à Fontenet, assisté de M Masse, inspecteur stagiaire, pour compter les élèves présents en classe : 24 élèves (plus un absent chez son dentiste) dans la classe de M Renaud (5 CM1 et 20 CM2) et 24 chez Mme Garaud, remplaçant Mme Trinquard (12 CE2 et 12 CM1).

«  49 élèves, on est d’accord sur le compte ? » a-t-il conclu avant de repartir pour St-Julien où l’ambiance était plus tendue qu’à Fontenet, avec des parents sous haute pression.



A Saint-Julien, dans la seule classe de primaire tenue par Mme Vingadassalon, professeur des écoles nouvellement arrivée, M Pimienta a compté 21 élèves (8 CP et 13 CE1). Soit un total général de 70 élèves pour les deux communes.

Les maires et les parents ont ensuite reçu M Pimienta à la mairie où les questions ont fusé de toute part : Quels sont les barêmes exacts de fermeture et d’ouverture ? Pourquoi le seuil de fermeture est-il passé de 23 à 25,8 ? Pourquoi ferme-t-on la classe à Saint-Julien où nous avons le plus d’élèves ? Vos seuils ne sont que des papiers qui vous arrangent ! Nous ne sommes pas des "béni oui oui", nous ne nous laisserons pas faire. Soyez notre avocat auprès de M Lobstein. Etc.

Des arguments authentiques

 

 

Jean-Yves Martin a rappelé « qu’on ouvrait des prisons et qu’on fermait des classes. Pensez à l’avenir de nos communes ». Il a aussi rappelé que « la logique comptable n’était pas humaine ». Après avoir dit que « l’essentiel étant l’aménagement du Territoire et que la problématique était de l’avoir délaissé pendant un certain temps, un village qui perd son école perd son âme et sa vie. Nous ne sommes pas à La Rochelle. Qui viendra à Fontenet s’il n’y a pas d’école pour ses enfants ? Les seuils ne correspondent pas à la nécessité locale. La Charente-Maritime a 2 à 3 % de croissance de population et il n’y a que 4 à 5 postes en sus, là où il en faudrait 20 ».

Frédéric Émard est intervenu : « Dans un esprit républicain, il y a des choses avec lesquelles nous ne transigeons pas. L’école en fait partie. Le service public doit conserver les écoles et on augmente le quota par des contraintes budgétaires. Nous nous battrons avec toutes les armes républicaines ! ».

En conclusion d’une sorte de dialogue de sourds, M Pimienta a développé les arguments suivants : « L’hypothèse d’avril est confirmée. Il n’y a pas assez d’élèves pour 4 postes. La fermeture conditionnelle reste à confirmer avec un quota inférieur à 25,8 (70 élèves font un seuil de 23,3). Ce ne sont pas que des papiers. Trois postes suffisent pour 70 élèves. A Vandré, il y a 84 élèves (plus 3 qui viendront) sur trois classes. M Lobstein ne doit pas dépasser son enveloppe budgétaire, mais il peut aussi décider d’ouvrir… ». (le seuil d’ouverture ést plus élevé que celui de fermeture, de 27,8 à 31, NDLR).

« Soyez notre avocat et notre courroie de transmission, a conclu Frédéric Émard. Mais qu’elle soit dentée et pas une courroie édentée ».

A l’heure où ces lignes sont écrites (mardi 2 septembre), la réponse sur la fermeture conditionnelle est dans les mains de M Lobstein. Il a également à voir d’autres problèmes dans d’autres écoles du département. Et c’est mercredi – jour de réunion du CTP (commission technique paritaire) - que la réponse sur la fermeture définitive devrait être donnée aux Escapiens, des Escapiens bien décidés à en découdre avec l’inspecteur épartemental…

 

De gauche à droite : Jean-Yves Martin, conseiller général, Frédéric Émard, maire de St-Julien, M Pimienta, Inspecteur académique, Michel Villain, maire de Fontenet, M Masse, Inspecteur stagiaire. (photo B. M.)

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