24 juin : fête de Saint-Jean Baptiste
Saint-Jean le Baptiste & Saint-Jean d’Angély
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Angeriacum était une villa gallo-romaine qui s’étendait sur les rives de la Boutonne. On en sait peu de choses, car elle fut pillée par les barbares. A son emplacement, les Ducs d’Aquitaine y érigent une chapelle et une résidence.
En 817, Pépin, duc d’Aquitaine et petit-fils de Charlemagne, y reçoit une relique : la tête de Saint-Jean le Baptiste, ramenée d’Alexandrie par le moine Félix. Un monastère est fondée, autour duquel se développe un village. Angeriacum devient Saint Jean d’Angéry, déformé par la suite en Saint Jean d’Angély (les habitants étant toujours appelés Angériens).
Basés à Taillebourg, les Vikings ravagent la ville à plusieurs reprises (850, 860, 876). L’abbaye est détruite et la relique est perdue. Le roi Louis d’Outremer décide de reconstruire l’abbaye en 940 – 941. C’est 1010 qu’une abbaye bénédictine est finalement fondée. Elle est prise en charge par Odilon, abbé de Cluny. Son rayonnement et sa puissance s’accroissent et elle devient une étape majeure sur le Chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Saint-Jean le Baptiste est avant tout le prophète contemporain du Christ, annonçant la venue imminente du Messie.
Le moine Félix et son compagnon reçoivent en songe l’ordre de se rendre en Alexandrie, d’y prendre la tête de Saint-Jean le Baptiste et de s’embarquer sur un petit bateau.
Le périple réussit miraculeusement et Félix aborde à Angoulins (au sud de La Rochelle), où le roi Pépin, parti chasser des envahisseurs venus de la mer, est averti en songe de l’arrivée de la précieuse relique. Pépin la reçoit avec ferveur et, nouveau miracle, les guerriers francs, morts au combat, ressuscitent. Le chef de Saint-Jean le Baptiste est alors apporté à Angeriacum où un monastère est ensuite fondé.
La relique disparaît au cours d’un pillage par les Vikings (deuxième moitié du IXe siècle). Vers l’an Mil, le duc Guillaume le Grand est inconsolable et fait subir ses colères à l’abbé Hilduin (élu en 989). En octobre 1010, au cours d’un pèlerinage à Rome du Duc, l’abbé Hilduin "retrouve" la relique dans les ruines d’un mur. Le Duc, prévenu et empli de joie, et revient en hâte à Saint-Jean d’Angély. De grandes festivités sont organisées auxquelles sont conviées toutes les personnalités de l’époque. Le roi Robert le Pieux apporte une conque en or où la relique est déposée (la conque figure sur le blason de la ville).
La relique est à nouveau perdue pendant les Guerres de Religion de la fin du XVIe siècle et les pillages de l’abbaye.
Aujourd’hui encore, la question demeure de savoir si la relique de Saint-Jean d’Angély était bien celle de Saint-Jean le Baptiste. D’autres villes (Amiens, Damas…) en disputent le privilège. Mais peu importe, il faut préserver cette légende qui a marqué Saint-Jean d’Angély !