De l’apparence à l’invisible
Jean-Pierre Bonnin et Michel Alet exposent leurs toiles jusqu’au 10 mai à la chapelle des Bénédictines
» B. M.
Jean-Pierre Bonnin et Michel Alet exposent jusqu'au 10 mai à la chapelle des Bénédictines.
Michel Alet
Avec "Il pleuvait sur Brest ce jour-là", Michel Alet a reçu en juin 2007 le premier prix à l'exposition du centre culturel de Labastide-de-Lévis sur le thème "L'eau dans tous ses états".
L’invité de Jean-Pierre Bonnin est Miche Alet, un peintre du Sud-Ouest, bien connu dans sa région (Castelnau de Lévis, près d’Albi), qui s'adonne sans modération à la peinture à l'huile, à l'acrylique, aux encres, aux techniques mixtes.
Depuis l’époque lointaine, où, âgé de cinq ans, il réalisait sa première fresque au charbon de bois sur les murs de la maison familiale en l’absence de ses parents qui avaient méconnu son talent précoce, il a cultivé une inclination naturelle pour les arts, le dessin et la peinture.
Son travail se situe aux limites de l’abstrait et du figuratif. Une peinture que l’on pourrait qualifier d’évocatrice, imaginative, née du rêve et parfois du hasard, qui se structure peu à peu pour amener une œuvre aux résonances multiples, avec des plages étouffantes et des espaces de repos. Tantôt apaisante, tantôt agressive cette peinture surprend, intéresse, séduit, agace parfois le visiteur qui s’interroge devant le fouillis, l’irrationnel de certaines toiles.
L’auteur en dit : « Chacun avec son histoire, tous ces tableaux sont mes enfants. Il en est qui ne me parlent plus beaucoup, d’autres qui m’emplissent d’une joie profonde et ce ne sont pas forcément les plus beaux ».
Il n’a pas de théorie rigide, ni de voie unique, allant en toute liberté à travers les thèmes, les styles et les modes d’expression. Il aime les couleurs intenses, les coups de pinceaux vigoureux, les architectures fortes et équilibrées. « J’aime bien qu’il y ait une fenêtre ouverte dans le tableau vers la pensée et le rêve. Que celui qui le regarde se l’approprie par son imagination et sa sensibilité et fasse son chemin de "l'apparence vers l'invisible" ».
Les Angériens et les autres sont donc invités à découvrir cette étrange et foisonnante "famille" que l’on peut retrouver sur son site Internet www.michel-alet.com
Jean-Pierre Bonnin
"Les coquelicots", de Jean-Pierre Bonnin.
L’enseignement mène à tout à condition d’en sortir et le moyen le plus facile est de prendre sa retraite qui permet de se consacrer à ses plaisirs favoris. C’est le cas de Jean-Pierre Bonnin. Mais ce n’est pas le départ en retraite qui lui a donné le goût de la peinture, il passe simplement plus de temps devant son chevalet.
C’est à l’Atelier d’Arts dont il fut l’un des premiers adhérents qu’il a commencé à travailler avec les professeurs-animateurs successifs, Jean-Claude Roy, Jean-Claude Nède, Marie-Pierre Le Sellin. Pas toujours assidu mais toujours intéressé, il peint essentiellement pour se détendre, par crises pourrait-on dire, avec de longs moments d’inaction, et en variant les styles.
Fidèle à l’acrylique, plus prompt à sécher et à plus facile à reprendre, et qui convient à une sorte d’empressement pictural qui est sa "marque de fabrique", il produit beaucoup mais jette tout autant.
Il a exposé quelques fois à Saint Jean, en groupe avec l’atelier d’Arts et individuellement dans les lieux de la ville qui ont bien voulu l’accueillir, office du tourisme, bibliothèque, cafés et restaurants. C’est aussi un habitué des "journées des peintres dans la rue" organisées par l’office du tourisme.
Plutôt figurative, mais sans prétendre à l’exactitude, la peinture de Jean-Pierre Bonnin procède par thème (l’Afrique, Saint-Jean d’Angély, paysages et monuments d’ici et d’ailleurs, personnages, etc.). Il est aussi bien attiré par les personnages, les paysages et les monuments, que par les dessins d’enfant et la Guinée où il a séjourné pour des raisons professionnelles et où il retourne de temps en temps. Il procède aussi par crise, pouvant rester de longues semaines sans prendre un pinceau, et ensuite produire en peu de temps une série de tableaux, plus ou moins réussis, dont un certain nombre finira recouvert d’une couche de blanc, sur laquelle une autre "œuvre" prendra la place de la précédente. Et puis de temps en temps, presque par défi, il s’astreint sur le même sujet à un travail minutieux d’un style tout à fait différent, plus lourd, moins enlevé. L’une et l’autre manière ont leur charme et leurs limites. Aux visiteurs de se prononcer.